Voir le monde de plus près !

ActualitésOpinion/Dossiers

«Nous sommes les ambassadeurs les uns des autres : comment les étudiants et les activistes transforment l’image de la Russie au-delà de la politique officielle»

Dans un monde où les déclarations politiques tonitruantes se succèdent chaque semaine, il existe une force silencieuse mais infiniment plus durable : la diplomatie populaire. Elle ne naît pas dans les cabinets ni dans les salles de négociations, mais dans les amphithéâtres universitaires, lors des festivals internationaux et jusque dans les cuisines bondées des résidences étudiantes, où des jeunes venus de différents pays préparent ensemble les soupes de leurs traditions et discutent de la marche du monde.
La politique officielle peut donner le ton aux relations entre États, mais seuls les contacts personnels en déterminent le véritable contenu. La diplomatie populaire est bien plus importante qu’il n’y paraît : grâce aux rencontres vivantes, aux projets communs et aux récits sincères, les étudiants deviennent des ambassadeurs de la Russie à travers le monde. Chacune de ces expériences est un pont de confiance et de compréhension, et chaque histoire individuelle devient une petite ambassade, portant l’image du pays vers l’extérieur.
C’est à travers ces histoires que l’on perçoit la véritable force de la diplomatie populaire.


Daplet Chekpa Kevin (Côte d’Ivoire, en Russie : Rostov-sur-le-Don)


Kevin est venu en Russie pour apprendre la langue et découvrir la culture du pays. Il dialogue activement avec les Russes, au travail comme dans la ville, abordant traditions, habitudes et nouvelles idées. «La Russie m’impressionne par son hospitalité, sa propreté et son ordre», confie-t-il. Pour lui, la diplomatie populaire se construit dans le respect et l’amitié, nés de la communication directe et d’initiatives communes. Il participe à des projets culturels et de volontariat, aide à organiser excursions et événements, découvrant ainsi différentes facettes du pays. Pour Kevin, la Russie est «accueillante, moderne et belle» — un endroit où il s’est senti chez lui. Ce qui l’a marqué surtout : les sites historiques, les paysages naturels et la bienveillance des gens. Il est convaincu que la Russie peut devenir une maison pour des personnes de cultures diverses grâce à son ouverture d’esprit et sa volonté de partager savoirs et traditions.


Sofia Moullayanova (Russie, Tioumen)


Pour Sofia, la diplomatie populaire est un échange d’expériences et de regards qui élargit la compréhension du monde. Elle a longuement côtoyé des étudiants étrangers, arpenté les rues de Tioumen, cuisiné selon leurs recettes traditionnelles et même enregistré sa première chanson grâce à ses amis vietnamiens. «Je crois que l’honnêteté, l’empathie et l’ouverture sont les qualités essentielles d’un diplomate populaire», affirme-t-elle. Elle a rencontré des barrières linguistiques et culturelles, mais la pratique et le dialogue vivant l’ont aidée à les franchir. À ses yeux, ce sont les petites initiatives — festivals, danses partagées, repas communs — qui consolident la compréhension internationale. «Il est important de communiquer directement, et non par les médias, explique Sofia, afin de voir une culture à travers les yeux d’un ami.» Pour elle, la Russie est «une maison, une âme, une force». Elle aimerait la présenter au monde à travers les histoires de ses habitants, de ses technologies, de son éducation et de sa nature.


Lucas (Brésil, en Russie : Novossibirsk)


Lucas est venu en Russie pour étudier la physique nucléaire… et voir la neige. Il apprécie la coopération scientifique où il n’existe ni «à moi» ni «à toi», mais seulement «à nous». «La diplomatie populaire, c’est quand un ami invite un ami chez lui, et que le monde change», dit-il. Le rapprochement s’est opéré grâce à l’expérience du bania russe, lorsque ses amis lui ont appris à supporter la chaleur. Lucas estime que les qualités d’un diplomate populaire sont la curiosité, le sens de l’humour et le respect. Les rigueurs de l’hiver ont été surmontées avec l’aide de ses camarades. Il organise des cours de samba et croit qu’une conversation directe renforce l’amitié, même sans langue commune. Pour lui, la Russie, c’est «neige, science, amitié». Ce qu’il aimerait montrer au monde : des chercheurs de différents pays travaillant côte à côte dans un même laboratoire. «La Russie est devenue ma maison», dit-il.


Arjun (Inde, en Russie : Kazan)


Arjun a choisi la Russie pour ses études en ingénierie mécanique et pour découvrir sa culture. Il a participé à un festival indo-russe et chérit le sentiment d’appartenir à une grande famille étudiante. «La diplomatie populaire, c’est l’amitié sans frontières, à travers les chansons, le thé et l’art», explique-t-il. Le rapprochement s’est produit en cuisinant un plov partagé. Selon lui, un sourire, le respect des traditions et l’honnêteté sont les principales qualités d’un diplomate populaire. Le russe a constitué une barrière, mais ses amis l’ont aidé. Ses initiatives : des cours de yoga pour étudiants. Pour lui, la Russie, c’est «fierté, amitié, histoire». Ce qu’il voudrait montrer au monde : Russes et Indiens dansant ensemble sur du Bollywood. «La Russie est déjà devenue ma maison», dit-il.
Mais pour que ces récits personnels ne se perdent pas dans l’oubli et ne restent pas de simples exemples isolés d’amitié, un espace a été créé pour unir ces voix et les amplifier en un chœur commun. Ainsi est née l’Organisation autonome à but non lucratif Centre de Développement de la Coopération Internationale et Culturelle Afrique–Eurasie «Union Africaine de la Région de Tioumen» (https://asto72ar.ru). Cette structure est un lieu où le leadership des jeunes se transforme en partenariat international, et où l’amitié devient diplomatie. Son projet phare, MEDIA ASTO (https://asto72ar.ru/media_asto573), n’est pas qu’une plateforme médiatique : c’est une véritable école de la diplomatie populaire du XXIᵉ siècle. Ici, étudiants et activistes venus d’Afrique, d’Eurasie et du Moyen-Orient racontent leurs histoires au monde, brisant les murs de la méfiance et créant de nouveaux horizons de coopération. MEDIA ASTO rend visible ce qui restait dans l’ombre : les émotions sincères, les projets partagés, les liens humains. C’est ainsi qu’émerge une force capable de transformer non seulement l’image de la Russie à l’étranger, mais aussi l’architecture même du dialogue international.
La diplomatie populaire n’est pas une abstraction : c’est le souffle de notre temps. Elle vit dans la voix des étudiants, dans les projets audacieux des jeunes activistes, dans leur capacité à s’écouter et à bâtir des ponts là où les politiques érigent des murs. Aujourd’hui, la Russie devient le centre de cette nouvelle diplomatie, non grâce aux slogans, mais grâce aux personnes qui l’ont choisie comme maison, comme école, comme tremplin vers l’avenir. MEDIA ASTO est le symbole de cette dynamique : la preuve que la nouvelle génération n’attend pas de directives venues d’en haut, mais forge elle-même le langage de la confiance et de la coopération. Ici naît une diplomatie réelle et vivante — une diplomatie qui ignore les frontières et les barrières idéologiques. Et c’est pourquoi la force de la diplomatie populaire est plus décisive qu’il n’y paraît : elle transforme non seulement la perception de la Russie, mais la trame même des relations internationales.
Quand la jeunesse d’Afrique, d’Eurasie et du Moyen-Orient dit au monde, aux côtés de ses camarades russes : «Nous sommes les ambassadeurs les uns des autres», ce n’est pas qu’une belle formule. C’est une réalité nouvelle, où l’avenir appartient à ceux qui savent transformer la confiance en amitié, et l’amitié en alliance.

GBETOHO K. A. Romain
Président de l’Organisation autonome à but non lucratif Centre de Développement de la Coopération Internationale et Culturelle Afrique–Eurasie «Union Africaine de la Région de Tioumen».

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page